Les Français à découvert

Le site Panorabanques.com a publié une étude sur le découvert bancaire, très justement baptisée « les Français et le découvert », qui délivre des chiffres et statistiques dont certains étaient prévisibles lorsque d’autres se révèlent plus surprenants.

Peut-être convient-il d’aborder cette étude avec un certain recul, en prenant en compte le fait que les moins de 18 ans et, plus ennuyeux, les plus de 50 ans en ont été exclus, car pas assez représentés au sein du panel de personnes interrogées.

Cependant, les résultats de cette étude restent intéressants. Ils confirment ce que l’on était en droit de penser : les moins fortunés sont les plus enclins à demander un droit au découvert, et sont également les plus susceptibles d’être en dépassement de découvert autorisé. Ainsi, 73 % des personnes versant moins de 1500 euros mensuels sur leur compte souhaitent une autorisation de découvert, et 32 % d’entre-elles sont en dépassement chaque mois.

Il faut toutefois noter qu’une écrasante majorité de Français désirent bénéficier d’un droit au découvert. 64 % des Français percevant plus de 3000 euros par mois seraient favorables à cette disposition, et 43 % des Français n’étant jamais à découvert souhaitent en bénéficier. Signe de l’inquiétude des temps : même les personnes qui ne sont pas concernées par le découvert anticipent ou craignent une dégradation de leur santé financière.

Les découvertes du découvert

Le chiffre de l’étude qui surprend le plus est la proportion de personnes étant à découvert, ou en dépassement de limite autorisée : 28 % des Français le sont une fois par mois, 21 % une fois par trimestre et 16 % une fois par an. Cela revient à dire que 65 % des Français sont à découvert au moins une fois par an, et que les découverts réguliers, révélateurs d’un déséquilibre social et financier, sont les plus fréquents.

Si l’étude insiste beaucoup sur le fait que les femmes sont plus souvent à découvert que les hommes,  ce qui n’a rien de surprenant étant données les disparités salariales entre les sexes, elle se conclut sur une donnée nettement plus édifiante, à savoir que ce sont les personnes en situation de découvert ou de dépassement qui payent les frais bancaires les plus importants. Le résultat, bien entendu, des multiples ponctions que les banques pratiquent vis-à-vis de leurs clients à l’occasion d’un découvert. Ainsi, une personne « dans le rouge » au moins une fois par mois payera en moyenne 304 euros de frais bancaires, contre 111 euros pour une personne ne l’étant jamais.

Ce sont ici les tarifs bancaires qui sont mis en cause, ne pouvant qu’aggraver la situation déjà délicate des clients les plus en difficulté. Un texte de loi envisage prochainement de plafonner les frais bancaires, mais tout semble indiquer que ce plafond demeurera élevé. Ce n’est donc pas encore demain que les banques se prendront les pieds dans le lustre.

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