Les Rencontres du Jeune Théâtre Européen

La vingt-cinquième édition des Rencontres du Jeune Théâtre Européen se déroulera pour 2013 du 5 au 14 juillet, une date de clôture symbolique puisque ces Rencontres sont, cette année, placées sous le signe des Lumières.

Dix-huit compagnies de théâtre venant de seize pays différents investiront trois espaces théâtraux (l’Espace 600, le Théâtre Prémol et le Théâtre 145) ainsi que la ville de Grenoble pour des spectacles en plein air ainsi que les parades d’ouverture et de clôture de ce rendez-vous culturel majeur.

Ce n’est pas moins de dix-huit spectacles, tous accessibles gratuitement (dans la limite des places disponibles) que propose le programme de cette année, où la diversité des genres, des styles et des langues primera, comme que le veut l’esprit des Rencontres.

Des Lumières…

Spectacles en russe (Le Meurtre de Gonzague, par le Théâtre Lytseiski de Omsk), en allemand (Le Malade Imaginaire, par le Frankfurt Theater), en polonais, en italien, en espagnol, en hindi, en anglais ou, bien entendu, en français, voilà ce que le programme de cette année 2013 vous propose, sans oublier des cafés-débats ou des ateliers quotidiens.

Et si le temps vous manque pour assister aux spectacles, vous pourrez vous rattraper en assistant à la parade-spectacle de clôture, une création collective qui réunit l’ensemble des participants aux rencontres, l’occasion de fêter le théâtre sans frontières durant une déambulation intense qui, chaque année, offre son lot de surprises et constitue un événement en soi.   

… Aux Ténèbres ?

Cette année cependant, des inquiétudes risquent de gâcher un peu la fête. En effet, la mairie de Grenoble a fait savoir au CREARC, l’indispensable organisateur des Rencontres, que le local et le théâtre qu’il occupe depuis 1976 serait soumis à un appel à projets pour le mois d’août 2014. C’est une expulsion potentielle qui pèse donc sur cette structure théâtrale pourtant incontournable au sein du paysage artistique et culturel grenoblois.

Le CREARC va naturellement proposer un projet, ses activités correspondant déjà en tous points aux exigences du service culturel de la municipalité, et compte bien s’appuyer sur les nombreux soutiens qu’il a obtenu à travers la diffusion d’une pétition en ligne et en format papier. A ce jour, il comptabilise plus de 2000 signatures, provenant tant de Grenoble que du monde entier (Algérie, Argentine, Équateur, Inde, Israël, Arabie Saoudite, Slovénie, États-Unis, Cambodge…) et présentant une grande variété de milieux professionnels.

Au cours d’une réunion d’information organisée au Petit Théâtre le 27 juin, les responsables du CREARC ont indiqué que le premier adjoint de la mairie de Grenoble, Jérôme Safar, leur a affirmé qu’il n’y avait pas de « volonté absolue de mettre à bas le CREARC » ou les Rencontres du Jeune Théâtre Européen. Une formule étrange, mais aussi un engagement qui rassure, sans pour autant répondre aux questions.

Rappelons que le CREARC, outre les Rencontres, représente presque une centaine de spectacles par an, l’accueil de dizaines de compagnies de théâtre, des résidences de création, ainsi qu’une quinzaine d’ateliers. Ce sont également des salariés dont le sort, en cas d’expulsion, ne serait absolument pas fixé.

Le soutien financier de la mairie s’élève à 36000 euros annuels, ce qui représente 20 % des ressources du CREARC. A titre de comparaison, les subventions accordées au Théâtre 145 ou à Sainte-Marie d’en Bas (également concernée par un appel à projet) sont trois fois plus importantes.

Afin d’en savoir plus, nous avons rencontré Romano Garnier, adjoint de direction du CREARC. L’entretien est accessible à cette page.

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