Mal-logement en Isère : des solutions possibles

Ce jeudi 30 mars,  Un Toit Pour Tous, en partenariat avec la Fondation Abbé Pierre, a présenté l’état du mal-logement en Isère en présence d’associations locales. Plus qu’un rapport : un appel à l’unité des associations.

Cette année encore, l’association Un Toit Pour Tous en partenariat avec la Fondation Abbé Pierre, ont présenté le 22ème rapport sur l’état du mal-logement en France [PDF], mais aussi en Isère [PDF]. Réunis dans la salle de conférence de la Maison du Tourisme de Grenoble, les représentants du milieu civil et associatif ont pu partager l’expérience de chacun concernant le mal-logement. Cependant, comme l’ont fait remarquer Véronique Gilet (FAP Rhône-Alpes) et Andrée Demon (Un Toit pour Tous), cette rencontre n’avait pas pour but de s’inscrire dans le registre de la plainte, mais était un appel à l’unité. Tous ont souhaité présenter la réalité du terrain et proposer, à l’approche de l’échéance des élections présidentielles, des pistes d’actions de lutte contre le mal-logement et sa plus grande cause : la précarité.

La Fondation Abbé Pierre est venue présenter le fruit de ses recherches sur l’état du mal-logement en France. Selon Manuel Domergue, directeur de la publication du rapport annuel de la Fondation, les chiffres sur une année ne permettent pas d’établir de tendances bien définies. Cependant, le logement moyen français s’améliore, tandis que l’habitat précaire se dégrade. D’autre part, les expulsions sont elles aussi en hausse et le nombre de logements sociaux construit chaque année augmente, mais « trop lentement. »

De nombreuses association de solidarité sont venues à l’occasion de cet événement afin d’apporter leur solutions, leurs expériences, le plus souvent représentatives des chiffres avancés par le rapport sur le département de l’Isère. Frédéric Cesbron, directeur d’Un Toit Pour Tous, est revenu sur l’importance de la mobilisation associative et a proposé des suggestions afin d’impliquer les pouvoirs publics dans cette lutte.

Pour de nombreuses associations, la lutte contre le mal-logement est indissociable de celle contre la précarité. C’est là l’orientation des actions d’Associations Unies Isère Alerte qui souhaitent faire valoir les droits des plus défavorisés auprès des collectivités et évoquent pour cela leur expérience sur le terrain.

Les structures solidaires d’accueil traitent de la grande précarité. L’association L’Abri sous la dent à Crolles est partenaire du 115 (numéro unique pour hébergement d’urgence) et fournit aux sans-abris une chambre pour quelques jours. Pour Jean-Noël Garibaldi, président de cette structure, l’hébergement d’urgence est une aide indéniable mais ne permet pas la stabilité. Au Point d’Eau dont Richard Diot est le directeur, ce n’est pas un logement que l’on offre mais un accueil de jour afin de gérer les aspects du quotidien. La structure est en effet la première ligne face aux problèmes de la rue : elle privilégie l’accompagnement et le respect de la dignité humaine pour redonner à certains le courage d’entreprendre des démarches jugées très lourdes.

Bien que des solutions existent, les militants contre le mal-logement n’ont pas le pouvoir de les mettre en œuvre sans l’appui des administrations locales. En réponse à cela, Christine Garnier, vice-présidente à la Métro déléguée à l’habitat, au logement et à la politique foncière, s’est donc exprimée sur les actions prochaines de la collectivité contre le mal-logement, notamment la mise en place du Plan pour le Logement et l’Habitant (PLH).

Pour l’association Accueil Demandeurs d’Asile (ADA), la « crise des migrants » au niveau local est le reflet de la situation nationale : les accueillis ont besoin de quitter les squats et bidonvilles pour pouvoir espérer intégrer la société et les pouvoirs publics doivent appuyer l’effort du milieu associatif. Pour les nombreux acteurs de lutte contre le mal-logement présents, sortir de cette situation est possible : il faut que le gouvernement et les collectivités locales répondent à cet appel et travaillent ensemble à pallier la « crise du logement. »