Père célibataire cherche enquête criminelle

Le premier thriller de Tony Parsons, Des Garçons bien élevés, met en scène un flic de Londres qui vit à cent kilomètres-heure, à la découverte de meurtres étrangement liés. Une oeuvre palpitante.

Le héros de Des Garçons bien élevés, Max Wolfe, voit sa vie changer. En effet, il s’est retrouvé catapulté au bureau des affaires criminelles anglais, à la Metropolitan Police de Londres, après avoir arrêté, seul, un terroriste kamikaze, alors que ses collègues pensaient se tromper d’individu.

Wolfe, le loup de Savile Row

Si l’inspecteur Wolfe peut être perspicace, il est aussi un homme impulsif et imprudent. Heureusement, il peut compter sur son partenaire, le sage Mallory. Mais aussi sur sa fille, Scout, qu’il élève seul et Stan, un chien qui sert de colle entre les membres de cette petite famille.

À peine arrivé dans sa nouvelle fonction, il est mis sur le cas d’un homme d’affaire égorgé brutalement. Quelques pistes sont à peine découvertes qu’un autre corps fait surface, tué avec la même méthode. Il semblerait que ces deux personnes aient été à l’académie de Potter’s Field vingt ans plus tôt. De plus, sur les lieux du crime, une inscription : PORC. À cela s’ajoute un certain Bob Le Boucher qui se vante, sur les réseaux sociaux, d’être l’instigateur de ces meurtres. Un tueur en série sévirait-il à Londres ?

À cent à l’heure

Le sens du rythme et de l’action de Tony Parsons nous entraîne dans ce récit empreint d’ombres et de smog. L’enquête connaît peu de temps morts, et quand le rythme ralentit, c’est pour aborder la vie familiale complexe du héros… On ne s’ennuie pas chez Max Wolfe !

L’enquête peut, de prime abord, sembler simple, mais elle se complexifie au fur et à mesure. Les détails prennent toute leur ampleur avec le temps, tandis que l’intrigue s’étoffe, comme une pièce de puzzle avec la bonne forme, mais pas les bons motifs.

Notre intérêt pour l’histoire se porte avant tout sur les descriptions simples et efficaces. Elles convoquent dans notre imaginaire des scènes d’une violente pertinence. Et pas le temps de s’ennuyer, on se retrouve sans cesse relancé par le déroulement de l’enquête, mais aussi par la vie du héros. L’histoire autour de sa famille est un thème secondaire important dans le récit : une fille de 5 ans un peu distante, une épouse et mère absente, et un chiot.

Un simple coucou aux collègues

Les personnages secondaires semblent ne pas gagner en profondeur, alors que la vie intérieure de Max Wolfe est, quant à elle, fortement développée. On peut parfois avoir quelques problèmes à se soucier du sort de certains.

Tony Parsons reste évasif sur l’histoire des protagonistes… Du coup, il est difficile de s’attacher à eux et quelques fois même, de retenir qui ils sont. Seuls quelques personnages forts restent en mémoire, au final.

Des garçons bien élevés est un premier thriller réussi. Si le développement des personnages n’est pas une priorité dans la narration, la maîtrise du rythme de Tony Parsons saura tenir en haleine le lecteur jusqu’à la dernière page.

 

20151217 couv Parsons Des garcons bien eleves

Des garçons bien élevés
Tony Parsons
Éditions de la Martinière
432 pages
22 €