REBONDIR APRÈS LE RSA : Angel nous raconte son parcours vers l’emploi

Après un an et demi au RSA, Angel a réussi à traverser une situation personnelle et professionnelle difficile et retrouver le chemin de l’emploi.

 

Il est aujourd’hui ingénieur des Ventes Robotique chez l’un des leaders du secteur. Il nous raconte ici son parcours inspirant.

 

Bonjour Angel, pouvez-vous nous expliquer comment vous vous êtes retrouvé au RSA ?
En 2015, alors que je travaillais chez Schneider Electric comme chef de projet, j’ai été licencié. Je faisais bien mon travail, ils ont donc proposé en contrepartie de financer ma formation en MBA à l’Ecole de Management de Lyon. C’est ainsi que j’ai débuté ce cursus. Dans le cadre de cette formation, j’ai gagné un concours pour partir au Canada. J’étais inscrit à Pôle Emploi, ma conseillère avait validé ce séjour à l’étranger.
Une fois sur place j’ai monté une société avec le capital de la vente de ma maison. C’est alors que les problèmes se sont enchaînés : j’ai dû gérer un divorce très difficile, un litige avec Pôle Emploi qui, à mon retour en France me réclamait un remboursement des allocations pour les mois où j’étais au Canada. En plus de cela, mon entreprise a fait face à des impayés.
J’ai épuisé petit à petit mes finances personnelles et mon énergie, j’ai perdu pied. J’ai commencé à avoir du mal à financer mon logement. C’est ainsi que j’ai dû m’inscrire au RSA.

Pendant combien de temps avez-vous été bénéficiaire du RSA et comment l’avez-vous vécu ?
Cela a duré un an et demi. Je l’ai très mal vécu. Accepter de passer d’une bonne situation professionnelle, d’un statut de propriétaire, marié avec des enfants à une rupture familiale et une situation très précaire était extrêmement difficile.
Le fait d’être en litige avec Pôle Emploi n’a rien arrangé. Cela était moralement très dur à gérer. J’ai dû consacrer beaucoup de temps et d’énergie pour finalement obtenir gain de cause.

Avez-vous eu des moments de doute, de découragement pendant cette période ?
Oui j’avais perdu toute confiance en moi ; j’étais dans un état léthargique. Pendant toute une période, je n’arrivais plus à passer à l’action. Je me sentais extrêmement seul et isolé.

Comment avez-vous été accompagné lorsque vous étiez au RSA ?
J’ai été suivi pendant un an et huit mois par une Chargée d’accompagnement à la Maison de l’Emploi et de la Formation des Pays Voironnais et Sud Grésivaudan. J’ai bénéficié du Parcours Emploi Renforcé, cela a été une aide précieuse. Je me suis senti vraiment écouté, reconnu dans ce que je vivais. Ma conseillère m’a beaucoup aidé, notamment au niveau des démarches administratives qui étaient d’autant plus complexes que j’avais créé une société. J’ai bénéficié d’un suivi vraiment personnalisé, j’ai également pu avoir l’aide d’un psychologue pour mieux traverser ces difficultés.

Qu’est-ce que ce dispositif vous a apporté ?
Cela m’a permis de sortir peu à peu de la dépression. J’ai commencé à reprendre confiance, à croire à nouveau en moi. J’ai eu des conseils pour refaire mon CV, j’ai pu retrouver une dynamique.
Pendant le premier confinement, j’ai également été en lien avec d’autres personnes sans emploi qui bénéficiaient du même accompagnement que moi. Nous nous sommes entraidés. C’est précieux de recevoir, mais ça l’est tout autant de donner. Je me suis senti à nouveau utile, valorisé par le fait d’apporter quelque chose aux autres.

Avez-vous eu d’autres soutiens pendant votre parcours d’insertion ?
Oui, suite à ma formation à l’EM Lyon je m’étais inscrit dans un groupe d’anciens étudiants : le Parcours Ressources. C’était à la fois un espace de partage de nos difficultés respectives, mais aussi un lieu d’entraide. C’est tellement important de pouvoir parler lorsque l’on vit une situation délicate, cela aide à se relever. Nous transmettions les CV des uns des autres à nos contacts. Il y avait beaucoup de bienveillance dans ce groupe.

Vous avez désormais trouvé un poste en CDI. Comment avez-vous trouvé ce poste ?
Du fait de la crise sanitaire, la période n’était pas très propice pour retrouver un emploi, mais malgré tout j’ai commencé à passer des entretiens à la fin de l’été dernier.
En septembre, j’ai trouvé un premier emploi en CDI dans une petite société en Normandie qui fabrique des moteurs électriques. Le contexte de l’entreprise nous a obligés à mettre rapidement fin au contrat, mais cette expérience m’a redonné confiance. Et je suis resté en lien avec mes anciens collègues.
A ce moment-là, j’ai été contacté par l’un des concurrents de Schneider Electric, où je travaille actuellement comme ingénieur des ventes robotiques. J’avais postulé sept mois plus tôt, mais à cause de la crise sanitaire ils avaient gelé leurs recrutements pendant plusieurs mois. Cela a été une belle surprise.
J’ai rejoint leur équipe en début d’année. Ils se disent très satisfaits de mon travail.

Quelles qualités vous ont permis de réussir ?
La confiance en moi et l’énergie positive que j’ai regagnées. Je dirais aussi le fait d’être allé à la rencontre des autres, d’avoir su partager mes difficultés mais aussi des conseils que je pouvais apporter.

Quel serait votre message pour encourager des personnes actuellement au RSA  ?
Selon moi, il est essentiel de ne pas rester seul. Il faut parler de son expérience avec des personnes ressources, mais aussi avec des personnes dans la même situation que soi. Cela aide à traverser les difficultés et à trouver des solutions et de l’énergie pour rebondir.