Urgence précarité : le mal-logement se porte bien !

Jeudi 21 mars a eu lieu la présentation de l’état du mal-logement en France et en Isère.

Comme l’a rappelé Michel Delafosse, président de l’association organisatrice de l’événement, « Un Toit pour tous », il s’agit de prendre en compte la situation de précarité des mal-logés, de ceux qui n’ont pas de logement, de ceux qui sont logés chez un tiers par obligation et aussi de ceux qui occupent les hébergements d’urgence.

Marc Uhry, directeur de l’agence régionale de la Fondation Abbé Pierre, est intervenu pour exposer les deux points essentiels du mal-logement actuel. Le premier point est le constat du changement des structures familiales. La vulnérabilité croissante des personnes isolées (mères célibataires, veufs et veuves, jeunes sans ressources…) qui ne trouvent généralement que des solutions temporaires (CROUS, foyers…) augmente de fait le nombre de personnes en condition de mal-logement.. Il faut réfléchir sur ces fragilités et remédier au décalage entre les structures familiales et les offres de logement. Le deuxième point est la nécessité de prendre en compte les effets démographiques et les disponibilités territoriales. La répartition territoriale des logements disponibles est très disparate et la différence du prix des logements entre les bassins d’emplois et les zones défavorisées économiquement est énorme. Il faut donc repenser le logement en fonction de l’évolution des structures familiales et offrir des logements accessibles en fonction des données des territoires.

Yolande Encinas de l’Observatoire de l’hébergement et du logement en Isère fait quant à elle cinq constats : l’apparition de nouveaux besoins de la population dûs aux évolutions familiales et démographiques ; des dispositifs complexes d’accès à l’hébergement et au logement et qui amènent à un nombre élevé de non-recours ; des charges de logement qui augmentent et deviennent difficile à payer pour de nombreux ménages ; une offre sociale pas assez développée dans le privé et un hébergement d’urgence surchargé avec des demandes de plus en plus multiformes (phénomènes migratoires importants).

Ensuite, le film de l’association « Un Toit pour tous » intitulé « On dort où ce soir ? » a été diffusé. Ce film présente l’engorgement des associations et des différentes structures d’accueil et de logement. La demande est de plus en plus importante et l’offre manque cruellement.

Enfin, Bernard Archer est intervenu pour parler des hébergements d’urgence. Des chiffres de février 2013 découlent différentes questions. Comment gérer le 115 qui ne peut plus répondre aux demandes croissante ? Comment orienter les personnes qui ne sont pas hébergées dans un dispositif pérenne quand l’hiver se termine ? Quelle politique d’Etat pour les Roms ? Quel pilotage de l’hébergement d’urgence en général ?

En plus de faire un état des lieux clair et précis de la situation actuelle du mal-logement, cette présentation a permis de montrer l’engagement important des associations sur cette question et de poser les avancées nécessaires en terme d’outils de pilotage, de clarification des dispositifs et de dignité humaine.

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