Il était une fois… le jeûne

Loin de faire l’unanimité quant à sa contribution à une certaine remise en forme… l’abstinence de nourriture, souvent soupçonnée d’être dangereuse pour la santé, est toujours très controversée…

Pratique ancestrale
Dès l’Antiquité, des grands médecins tels que Hippocrate et Galien pratiquent et préconisent le jeûne. Un non conformiste, Estapper, au « Tournoi athlétique du jeûne » durant sept jours au Madison Square Garden en 1903, veut démontrer que, sans altérer la santé, il apporte un regain de vigueur et de jeunesse. Dès 1920, quelques scientifiques lui cherchent un sens médical. Les autres s’en détournent… le sujet est bien trop imprégné de sens religieux et de mysticisme.

Rite religieux
Dans le carême chrétien, deux fois par semaine, le jeûne est déjà une tradition héritée du peuple juif au temps du Christ, l’Évangile selon Saint Luc en fait mention. Elle est reprise par l’Église où, à présent, le jeûne est sous responsabilité individuelle et n’est plus imposé aux fidèles. Cet exercice vise à une prise de conscience plus aiguë de la pauvreté des plus démunis, il s’accompagne toujours de prière et de partage. Catholiques et protestants le reconnaissent, mais le pratiquent différemment. Son origine remonterait aux quarante jours de jeûne accomplis par Jésus après son baptême.

Chez les juifs, il est observé sur une journée, du lever du jour à la tombée de la nuit, en commémoration de malheurs, par exemple en réparation de la faute du peuple juif à s’adonner à des pulsions idolâtres lorsque Moïse avait en ce jour du 17 Tamouz fait tomber les Tables de la Loi qui se brisèrent.

Le jeûne bouddhiste joue un rôle très important dans la religion hindoue. Différentes diètes y sont observées selon les croyances personnelles et les coutumes locales. Il se pratique les jours de nouvelle lune et durant certains festivals religieux. Complet ou sans alimentation solide, il peut se prolonger jusqu’ à 24 heures d’affilée. Il est une marque de dévotion, un sacrifice, un moyen d’aider à la méditation.

Pour les musulmans, le ramadan est l’un des piliers de l’Islam. Il ne s’adresse qu’à des gens bien portants. Il est un exercice de maîtrise de soi, une prise de conscience du quotidien et des valeurs de la vie. Il apporte une notion de purification du corps simultanée à celle de l’âme. Présent dans les grandes religions, le jeûne n’est, en aucun cas, d’ordre médical mais surtout spirituel.

Pour en savoir plus
« Le Jeûne, une technique millénaire »
Dr Shelton, éditions Robert Lafont
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