Inquiets mais heureux ? Le bien-être des salariés européens

L’entreprise Edenred, en partenariat avec l’IPSOS, a publié pour cet été 2013 une enquête « baromètre » sur « le bien-être et la motivation des salariés européens ». Une étude réalisée sur un échantillon de 7200 salariés entre le 18 février et le 25 mars.

Deux points principaux ressortent de cette étude. Le premier concerne les craintes vis-à-vis de la perte d’emploi, en forte hausse dans tous les pays concernés par cette étude. Si l’on ne sera pas surpris d’apprendre que 50 % des Italiens ou 59 % des Espagnols considèrent le maintien de leur emploi comme une priorité, on constatera que dans un pays comme l’Allemagne, « bon élève » de l’Europe face à la crise, ils sont 41 % à s’en préoccuper. Une preuve que, même dans les pays relativement épargnés par la crise, l’inquiétude est de mise.

Is my tailor rich enough ? *

A noter que dans quasiment tous les pays représentés par cette étude, une importante majorité des personnes sondées affirment qu’il leur serait difficile, si elles venaient à perdre leur emploi, d’en retrouver un comparable. Si les Allemands sont plus optimistes, les Italiens ou les Espagnols expriment également leurs inquiétudes. Les Français ne sont pas en reste : 58 % d’entre-eux jugent qu’ils auraient du mal à retrouver un emploi comparable au leur, un chiffre qui n’a pas évolué depuis la précédente enquête réalisée l’année dernière.

Si des disparités nationales persistent, naturellement dues au fait que les conséquences de la crise ne sont pas les mêmes selon les pays, les résultats démontrent cependant que l’optimisme est loin d’être la norme : les salariés redoutent de perdre leur emploi, et ne pensent pas être en mesure d’en retrouver un autre sans perte de pouvoir d’achat.

Un pouvoir d’achat qui demeure en deçà des espérances de bon nombre de citoyens. L’étude révèle que presque deux tiers des Français sont mécontents de leur pouvoir d’achat… alors que les deux tiers des Belges le jugent satisfaisant ! Cette question relevant de la subjectivité, elle permet surtout de jauger le niveau de satisfaction générale des citoyens et les Français se révèlent aussi « déprimés » que leurs voisins Italiens et Espagnols…

La felicidad en el trabajo ! **

Deuxième point principal : la question du « bonheur » au travail. Dans un climat de sinistrose, on pourrait craindre que les salariés soient stressés, soumis à une pression plus forte que d’habitude, bref en situation délicate vis-à-vis de leur situation professionnelle. L’étude de l’IPSOS va à l’encontre de cette idée reçue.

Sans manifester un enthousiasme débordant, une majorité de citoyens européens tous pays confondus déclarent « de temps en temps » être heureux dans leur travail et y trouver un accomplissement personnel. Le taux de personnes considérant que ce n’est jamais le cas est extrêmement faible.

Dans le même ordre d’idées, une grande majorité des sondés se déclarent satisfaits de leurs situation professionnelle. Sur cette question, le moral des Français demeure stable : 68 % des personnes interrogées font part de leur satisfaction, un chiffre qui n’a quasiment pas bougé d’un iota depuis 2008.

A en juger par les réponses aux questions précédentes, sur la question du pouvoir d’achat ou celle du bonheur dans le travail, on peut en conclure que cette satisfaction ne repose pas que sur la notion de  sécurité de l’emploi ou du pouvoir d’achat. Cette tendance, que l’on retrouve à l’échelle européenne, peut donc décemment apparaître comme une bonne nouvelle.

Mais si l’on ne peut que se réjouir que tant de personnes se déclarent contentes et satisfaites de leur emploi, on ne peut ignorer tous ceux qui, sans aucun doute, se déclareraient contentes et satisfaites simplement d’en avoir un.

*    Mon tailleur est-il assez riche ?
**    Le bonheur dans le travail !

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